Pour avoir accès au tissu cérébral humain (post mortem) il a fallu convaincre les chefs de service de neurologie. Leur compréhension des enjeux a été vitale. Nous parlons ici des professeurs Arnott et Petit au CHU de Lille. La collaboration avec le neuropathologiste Yvan Krivosic a été également essentielle. La collaboration des familles de malade également. L’implantation de la thématique Alzheimer sur Lille a démarré à ce moment précis.
Rappelons que les autopsies, faites couramment du temps d'Aloïs Alzheimer, n'étaient pratiquement plus pratiquées au moment où nous avons voulu. Il a fallu relancer cette approche, et bousculer des habitudes.
Comprendre comment progresse une pathologie cérébrale nécessite de connaître le cerveau normal, au cours du vieillissement, et dans d’autres pathologies. Ce comparatif 4D (dans le temps, dans l’espace cérébral, avec et sans la pathologie, en suivant les deux marqueurs Alzheimer) a été fondamental pour avoir une perception plus réaliste de cette pathologie strictement humaine.
C’est ce qui a été développé dans notre laboratoire, et nous a permis de constituer progressivement une banque de cerveaux (ou cérébrothèque), de plus en plus informative. Pour chaque cas nous avions un dossier clinique étayé. Un outil fondamental pour notre recherche. Nous avions également des collaborations avec des cliniciens-gériatres impliqués dans la recherche médicale, qui nous ont permis de comprendre le vieillissement cérébral normal (J-P David article de Neurology de 1999). Ainsi nous avons pu étudier le cerveau de centenaires qui avaient leurs capacités cognitives intactes. Et montrer que toutes les personnes âgées de plus de 65 ans ont une pathologie Tau détectable dans la région hippocampique (ref 80).
Nous avons également pu étudier les autres pathologies à travers de différentes collaborations européennes, canadiennes et américaines. Voir les rérérences 56, 60, 63, 71, 74, 77, 89, 91,93, 95, 103, 104, 113, 115, 119 ,126, 127, 128, 129, 132, 148, 149, 152, 154, 171, 172, 177, 195, 201, 216, 219, 222, 227, 234, 243.
Au total nous avons pu collecter des échantillons de tissu cérébral, ou des cerveaux complets, de plus de 1000 patients.
Etape 10 : Les signatures biochimiques